Je prends de tes nouvelles,
Je boirai un p’tit café.
Je passais dans ta ruelle et j’ai sonné.
Dis-moi, combien d’années sont passées, depuis ?
Ben mon vieux, t’as vraiment pas changé !
Depuis l’arrêt des cheminées,
Je fais le tour du quartier, dis,
Chantal ne l’a pas bien supporté.
Raconte-moi : que devient ton violon d’Ingres ?
Ce n’était pas une collection de timbres ?
Tu sais, le monde est toujours là,
Il n’a pas son pareil pour être
Toujours à la page,
C’est un monde à part,
Qui se moque pas mal :
Et du tiers, et du quart.
Depuis la dernière grève,
Quand on faisait la guerre, dis,
Je n’ai plus revu l’ami Robert.
Celui-là, quel sacré foutu caractère,
Pas du genre à se laisser refaire.
Tiens, tu as pris quelques kilos ?
Ouais, je sais, ce n’est pas de la fortune
D’ailleurs, je n’ai rien vu, c’est d’accord.
Allez, verse-moi un dernier petit coup de velours,
Puis, j’y vais, Chantal m’attend toujours.
Parfois, je change de visage,
Je voudrais voir tout exploser,
Mais, on s’habitue à traîner les rues.
La vie continue, c’est un luxe de pacotille.
Je prends de tes nouvelles,
Je boirai un p’tit café.
Je passais dans ta ruelle et j’ai sonné.
Dis-moi, combien d’années sont passées, depuis ?
Ben mon vieux, t’as vraiment pas changé !